Considérer les contradictions apparentes de l'ESS, éclaire sa position dans la société. Comment l'ESS s'en accommode-t-elle, voire comment s'en sort-elle ? Cet article vise à mettre en avant la force que peut représenter, dans une approche stratégique en période de transition, ce patrimoine de contradictions de l'ESS. A l'occasion de démarches de Recherche-Formation-Action, nous avons vu que la coconstruction de projets favorisait le dépassement des contradictions et permettait d'appréhender plus favorablement les transitions. Ceci conduit à examiner de quelles façons des expériences auto-organisatrices de référence ont créé un lien de cohérence par l'élaboration d'un diagnostic, le choix d'une stratégie et la hiérarchisation des propositions d'actions, l'organisation du changement.
Pour dépasser ces contradictions apparentes, il importe de considérer qu'il ne reste plus que la Vie comme souverain bien. Grâce à ses capacités, l'ESS est équipée pour le développement et la coconstruction de projets. Cette coconstruction met en œuvre la créativité et la mobilisation pour « concevoir et exercer un agir social ».
Enfin nous mettons en perspective cette approche organique dans le dépassement des niveaux opérationnel et culturel, si prégnants dans l'ESS, pour réinvestir différemment la question du sens au niveau stratégique. Au-delà du rôle sociétal de l'ESS, de sa capacité à répondre à des besoins collectifs, nous pensons qu'il convient de prendre soin de la vie, en cohérence avec l'humanisme dont les membres de l'ESS se revendiquent souvent.
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