L'émergence d'un “citoyen critique” dans le renouvellement générationnel (Tiberj, 2017) et le processus d'individualisation des engagements (Vermeersch, 2004) se traduit par l'abandon des organisations politiques traditionnelles, l'érosion de la croyance dans la capacité des régimes parlementaires à porter l'expression publique des citoyens, ou encore la déritualisation des comportements politiques. L'expression des citoyens s'autonomise ainsi et se personnalise (Lichterman, 1996) et s'appuie aussi sur une palette toujours plus élargie d'action. Ces transformations ont une incidence importante sur la participation associative.
Dans ce contexte et dans la perspective de l'anthropologie de la citoyenneté (Carrel, Neveu, 2014) qui souhaite travailler la notion de citoyenneté hors des cadres légitimes ou dominants, invitant à s'attacher presqu'exclusivement à sa reformulation par les citoyens eux-mêmes, nous interrogerons la manière dont les associatifs du territoire parisien se réapproprient et labellisent leurs pratiques quotidiennes, comme relevant de l'action politique.
Les résultats développés au cours de cet article s'appuient sur une enquête inductive qui s'est déroulée entre septembre 2015 et novembre 2017 avec une enquête qualitative par observation ponctuelle d'associations (800 heures) et entretiens (45), et une quantitative par questionnaire auto-administré (N=820).
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