L'objet de cette réflexion est de réinterroger l'identité de l'ESS en Afrique de l'Ouest au regard de l'émergence de nouvelles formes d'entrepreneuriat. Alors que les unes s'inscrivent dans les activités économiques informelles, les autres hybrident privé capitaliste périphérique, non lucratif, public et non marchand. Ces nouvelles figures aux structures, modèles d'organisation, modes de fonctionnement et de gouvernance, moyens, capital axiologique très différents peuvent-elles être réunies sous une même bannière ? Plutôt que de se cantonner sur les contours du périmètre de l'ESS fondés sur un capital axiologique et des statuts associatifs et coopératifs propres à l'Occident, nous explorons une autre grille de lecture qui focalise l'affirmation d'un modèle économique de développement territorial endogène. Nous proposons un dépassement des statuts par structuration horizontale pour une visée refondatrice d'un mode d'entreprendre endogène. La capacité de l'entrepreneur social à irriguer des alternatives susceptibles de poser les fondements à des réponses adaptées visant des impacts durables (cohésion sociale, solidarité et inclusion) constitue une considération essentielle à nos yeux. Cet autre mode d'entreprendre se construit à partir de 3 caractéristiques socles : entreprise d'utilité sociale, d'intérêt collectif ; gouvernance ouverte et/ou partagée ; lucrativité limitée, enrichies d'autres finalités sociétales telles résilience, changement, transition emplois décents, etc.