Après avoir mené une lutte syndicale pour l'obtention de droits sociaux, les travailleurs et travailleuses du Mc Donald's de Ste Marthe le Camp, dans le XIVe arrondissement de Marseille, parviennent à contraindre le patron franchisé de liquider le restaurant, plutôt que de céder la direction et mettre en péril les quelques septante emplois existants. Si les emplois ne sont pas conservés, le lieu lui, est protégé et occupé par d'anciens salariés qui se mobilisent au début de la crise sanitaire pour apporter une réponse à l'insécurité alimentaire dans leurs quartiers particulièrement touchés par la détresse sociale et alimentaire. L'enjeu n'est pas uniquement de défendre l'outil de travail et l'emploi. L'occupation du restaurant rend également possible l'expérimentation d'un modèle socio-économique et politique alternatif à celui de Mc Donald's. Ce texte propose d'explorer à la fois les conditions objectives et matérielles qui ont rendu possible la mobilisation et les représentations subjectives des acteurs, leur rapport au projet de coopérative, aux pouvoirs publics et de les situer dans l'espace des mobilisations sociales.