Si savoir, c'est pouvoir, alors la démocratisation des méthodes de recherche pourrait se traduire par un renforcement du pouvoir d'agir des membres dans leurs organisations. Dans les organisations coopératives, notamment les sociétés coopératives d'intérêt collectifs (SCIC) en France, c'est un défi au cœur du processus de production, qui en sus associe un grand nombre de parties prenantes. C'est ce rapport entre démocratie et recherche-action participative (RAP) dans une coopérative que cet article souhaite explorer davantage, à partir d'une expérimentation menée par deux chercheur.ses-sociétaires, assumant la dualité de leur posture, au sein d'une jeune SCIC ferroviaire française appelée Railcoop. Parmi les cercles, le cercle gouvernance a rédigé un règlement intérieur proposant une application des principes démocratiques à l'échelle des cercles. Dans la tradition desrochienne de l'économie sociale, nourrie de l'enquête pragmatiste, cet article est une étude de cas sur l'activation d'une citoyenneté active par une démarche de RAP. Elle part de la réalisation d'une étude, engagée avec le cercle gouvernance dont les deux chercheur.ses sociétaires sont membres, portant sur la mise en œuvre du règlement intérieur par les animateur.trices de cercle. En s'appuyant sur les connotations desrochiennes pour analyser l'expérimentation, ainsi que sur l'enquête pragmatiste pour identifier la production de résultats durant le processus, ce texte met en lumière les apports et les limites d'une RAP pour nourrir la démocratie d'une coopérative, en s'intéressant en particulier au rôle des chercheur.ses.