Dans un article récent, Ros, Bouadi et Brunet (2020) constatent deux principaux axes de développement des initiatives de l'ESS comme réponse aux interrogations des universités sur le sens et les valeurs de leurs pratiques, dans un contexte de réformes et de mutations de l'enseignement supérieur.
Le premier axe s'appuie sur une forme de créativité pédagogique (Stoessel-Ritz et Blanc, 2020) qui s'est développée à travers des coopérations qui suscitent une forte implication des étudiants au service de l'ESS locale. Ainsi, les initiatives coopératives, au sein même des formations à l'ESS, ont pour objectif d'expérimenter un apprentissage à l'entrepreneuriat collectif insitu. Les étudiants sont coopérateurs et producteurs de prestations de service. Cet espace d'apprentissage offre l'opportunité de développer des compétences transversales ancrées dans les valeurs du cadre coopératif (Braconnier et Caire, 2012).
Le deuxième axe constitue une évolution plus récente dans le paysage universitaire. Il s'agit de l'appropriation de l'ESS par les services communs des universités hors unités de formation et de recherche. Cette évolution ancre davantage l'ESS dans les missions de l'Université, notamment par des objectifs d'émancipation par l'éducation et de solidarité. En effet, l'Université française connaît plusieurs bouleversements, et son service public d'enseignement supérieur intègre aujourd'hui des missions relatives à l'insertion professionnelle des étudiants, aux besoins de son territoire d'implantation, ou encore de responsabilité sociale et sociétale (Defalvard et al, 2014).
- Poster